A l’intersection des problématiques des PMEs et des travailleurs précaires, les sociétés de transport routier sont coincées.
Tout d’abord, même si le Japon a la réputation d’être un géant du ferroviaire, cette image n’est valide que pour le transport de passager. Le transport routier représente 94% du transport de marchandises en tonnage ou 55% en tonnes-kilomètres.
Le secteur est extrêmement fragmenté, beaucoup des entreprises n’ayant que quelques dizaines d’employés (99% des 63000 sociétés sont petites à moyennes), et est connu pour ses conditions de travail rendues difficiles par le manque de personnel. Même les grands noms du secteur (Yamato, DHL…) ont eu leur lot de scandale ces dernières années avec des conducteurs ou livreurs craquant devant les clients (ou des caméras) car au bout du rouleau. Il est également prévu que le nombre de conducteurs devrait réduire de 35% en 2030 par rapport au niveau de 2015.
Par ailleurs, à partir d’avril 2024, de nouvelles règles cherchant à améliorer les conditions de travail des routiers entrent en application. Les principaux changements sont une limitation du volume horaire et une exigence de traçabilité et limitation de la sous-traitance en chaîne.
Alors que le volume de colis à transporter et à livrer, les patrons s’insurgent devant ces mesures, disant qu’ils ne seront plus capables de tenir les engagements de livraison vu leurs problèmes à recruter.
Et c’est donc dans ce contexte que la campagne de Shunto 2024 se concentre sur les PME et essaie d’obtenir des augmentations de salaire records se place.
L’objectif du gouvernement est d’augmenter les salaires dans le secteur de 10%, les patrons eux disent être capables au mieux de proposer entre 3 et 5%, notamment car ils sont en situation de faiblesse par rapport à leurs clients et ne peuvent pas répercuter les hausses de coûts sur leurs prix.