Le syndicat hospitalier public japonais appelle à la grève générale a partir du 1er mars si les négociations du shunto n’aboutissent pas.
Sur la base de l’inflation et de l’augmentation du coût de la vie en 2023, les objectifs du syndicat sont:
Au delà de l’inflation, le syndicat met en avant l’absurdité que les grilles salariales dans le milieu hospitalier sont plus faibles que celles de la fonction publique territoriale ou d’état et que leurs personnel n’ont pas le statut de fonctionnaire. Surtout qu’en novembre 2023, le gouvernement et parlementaires se sont généreusement augmentés, ce qui avait provoqué l’indignation des japonais : le premier ministre s’est augmenté de 460 000¥ par an (3000 euros soit 250 euros par mois, pour un salaire annuel de 260 000 euros) et les ministres de 320 000¥ (2000 euros, 170/mois, 190 000 euros par an). Même les primes en milieu hospitalier sont plus faibles : equivalent de 4,2 mois contre 4,5 mois en 2023.
Le système médical japonais est beaucoup plus dépendant des établissements privés. Il y a par exemple seulement 4 hôpitaux publics dans le département de Tokyo contre 19 dans Paris intra-muros. Cela dit, sur l’ensemble du Japon, ce serait 136 hôpitaux qui entreraient en grève.
Si l’annonce à l’air impressionnante sur le papier, dans le détail, il n’est pas certain qu’elle aide a faire bouger les lignes lors des négociations. L’appel à la grève prévoit que seules quelques personnes prendraient une part active a l’action, pendant une heure.
La méthode à l’air peu adaptée à la difficulté de la situation. En effet, comme beaucoup de secteurs au Japon, les recrutements sont extrêmement difficiles (surtout vues les exigences de pratique, de niveau de langue et les abus que les personnels subissent de la part des patients ou de leurs proches). L’augmentation du coût de la vie fait que les salaires du secteur ne permettent plus de vivre correctement, ce qui conduit à de nombreuses démissions et reconversions professionnelles, ce qui aggrave encore plus le problème.
En complément et sans rapport direct avec le Shunto, le manque de personnel médical et hospitalier est aussi criant dans la région touchée par le gros tremblement de terre du 1er janvier (la péninsule de Noto) et les différentes organisations, syndicats, hôpitaux alertent de plus en plus stridemment depuis le séisme.