Constitués en syndicats depuis l’an dernier, les livreurs indépendants travaillant via sous-traitance pour Amazon Japon ont voté pour faire front commun cette année et avancer leurs revendications.

Notamment sur la table : leur rémunération et conditions de travail (notamment le nombre d’heures travaillées), alors que le volume de colis augmente.

A Tokyo, ou est situé le siège d’Amazon Japan, malgré les relances par le syndicat, Amazon refuse d’ouvrir les négociations, prétextant n’avoir aucune relation contractuelle avec les livreurs. En réponse, le syndicat a porté le dossier à la Commission du Travail qui a reconnu que le refus de négociation est illégal. La Commission doit devra déterminer si les livreurs sont bien des employés au sens de la loi sur les syndicats, auquel cas Amazon devra négocier.

Ce n’est pas la première fois que les pratiques d’Amazon Japon se font remarquées. En 2022, l’entreprise avait importé les pratiques de sa maison mère au Japon en licenciant des employé.e.s par e-mail, notamment des représentants syndicaux et des personnes enceintes.

La question des heures travaillées est un sujet important cette année car à partir d’avril 2024, les employés de la logistique ne pourront faire au maximum que 960 heures supplémentaires par an. Les entreprises sont vent debout contre l’application de cette loi, mettant en avant leurs difficultés à recruter (compréhensible quand l’entreprise que 80h supplémentaires par mois est trop peu) alors que le nombre de colis, lui, augmente. Amazon, en jouant la carte de l’uberisation du marché et en refusant de reconnaître les livreurs comme employés, cherche à esquiver ses responsabilités.

Front commun des livreurs, Nikkei, japonais

Commission du Travail, Mainichi, anglais

Amazon JP Union busting, Rest of the World, anglais