Un des thèmes qui ressort déjà de cette campagne de shunto vient des entreprises et surtout des PMEs : elles sont en effet nombreuses à dire avoir du mal à augmenter les salaires car elles ne peuvent pas répercuter leurs hausses de coûts, autant matière premières ou énergie que salaire à leur client, dont de grosses entreprises faisant des profits records ces dernières années.

Comme mentionné la semaine dernière (voir plus bas sur cette page), la Chambre de commerce du Japon, suite à une enquête auprès de ses membres en octobre dernier, rapportait que 26,7% des PME interrogées ne pouvaient pas refléter la hausse de leurs coûts a leurs clients. Seules 34,7% d’entre elles étaient capable de transmettre plus de 40% de leurs augmentations de coûts.

En novembre dernier, l’autorité de la concurrence (公正取引委員会) diffusait ses orientations et rappels des règles et appelait la pratique 下請けいじめ, “harcèlement des sous-traitants”, reprenant le terme ijime plus souvent rencontré dans un contexte scolaire. C’est un durcissement de l’approche mise en oeuvre jusqu’ici, rappelant que ce type d’abus de position dominante est illégal selon la loi antitrust japonaise.

Et loin de s’arreter la, elle a publié fin décembre une liste de 13 entreprises pour lesquelles les abus de position dominante par rapport aux sous-traitants sont largement documentés :

Meme si elle considère que la situation s’améliore par rapport aux années précédentes, le fait qu’elle doivent prendre ces mesures de name and shame montre que le problème est loin d’être réglé. Au delà de ces 13 entreprises, l’autorité a également fait un rappel a l’ordre écrit à 8175 autres organisations (notamment 755 dans l’informatique, 559 coopératives (agricoles ?) et 460 entreprises de transport routier). Les sous-traitants semblent confirmer cette situation en rapportant que même s’ils contactent leurs donneurs d’ordre pour négocier des hausses de prix, certains refusent de les rencontrer et imposent d’appliquer les tarifs précédents.

La situation des PME est loin d’être nouvelle, ce sont aussi elles qui ont coulé les mesures précédentes d’améliorations des conditions de travail et notamment sa mesure phare le Premium Friday, invoquant comme souvent le manque de personnel.

Sankei shinbun, japonais

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